Il y a des as de l’aviation dont tout le monde a entendu parler et puis il y a les inconnus de l’Histoire comme Jean Hébert et Denys Boudard dont l’action a permis aux alliés de connaître toutes les défenses de l'aérodrome de Carpiquet. Tous deux rêvent de devenir pilote. En 1939, le front populaire offre des bourses pour former des jeunes aviateurs, les deux amis en profitent. Ils sont au centre de formation à Evreux quand éclate la guerre.

Se faisant passer pour des ouvriers allemands ils parviennent à s’introduire à l’intérieur d’un biplan au nez des officiers. A l’audace s’ajoute la chance, le moteur flanche une fois puis repart, l’avion s’envole.
Mais les difficultés ne font que commencer car il leur faut aussi déjouer la surveillance britannique pour qui un avion marqué aux croix germaniques ne peut être que celui d’un ennemi. En fait tout se passe beaucoup plus facilement qu’ils n’auraient pu le craindre. Les 2 apprentis pilotes pointent à vue l’Angleterre sur un calendrier des PTT. « En survolant les côtes anglaises, on a fini par repérer un terrain militaire au sud de la Grande-Bretagne. L’atterrissage s’est opéré en douceur. Les soldats britanniques ont fait venir un sergent à qui on a baragouiné qu’on voulait remettre cette prise allemande à sa Gracieuse Majesté. Après on a été convoyés sur Londres et on a été aussitôt enrôlés dans la Royal Air Force. On voyait Clostermann. La France Libre était une petite équipe vous savez !»

Denys Boudard revient seul de la guerre et entame une carrière de pilote d’essai qui le conduit au-dessus de l’Indochine. Il prend sa retraite à Caen. Il meurt le 9 octobre 2005 à l’age de 85 ans.
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