Après la capture par Denys Boudard et Jean Hébert d'un avion allemand à Carpiquet, le 29 avril 1941, pour rejoindre le Général de Gaulle, les Services Secrets anglais, étonnés par la facilité avec la quelle ils avaient pu s'en emparer, décidèrent de mener une grande opération de sabotage de la base aérienne de Caen-Carpiquet. Il y avait là en effet plus d'une centaine d'avions, qui semblaient faciles à approcher.
Préalablement à cette vaste opération il fallait confirmer les déclarations des deux jeunes pilotes français concernant les conditions d'accessibilité à cette base. C'est ainsi que fut organisée par le SOE, section RF, la mission "Torture". On rappellera ici ce qu'était le SOE : Spécial Operations Executive, service secret britannique, chargé de mener tous types d'actions dans les territoires occupés. Pour la France, le SOE se compose de deux sections distinctes. La section F, purement britannique, qui n'a aucun contact avec la France Libre et la section RF qui travaille pour de Gaulle. Il y aura longtemps une certaine animosité entre ces deux sections.

Leur mission est notamment, d'étudier avec précision les possibilités de sabotage de la base. Ce qui paraissait n'être qu'une simple formalité se révéla une catastrophe. En effet des traîtres français en contact avec la Gestapo dénoncèrent les deux agents. Henri Labit put s'échapper mais Jean-Louis Cartigny fut arrêté, condamné à mort et fusillé le 4 février 1942 au stand de tir de la caserne du 43ème d'artillerie à Caen. Son nom figure sur le monument de l'avenue G. Guynemer de cette ville.
La mission "Torture" sera partiellement reprise et réussie en août 1941. L'agent Burdeyron durant deux jours relève le plan de la base, les défenses et les installations. C'est par l'intermédiaire d'un autre agent de Caen, Pierre de Vomécourt que ces informations sont transmises au SOE. Gaston Burdeyron sera arrêté, ainsi que Pierre de Vomécourt, fin Avril 1942.

Malgré la réussite partielle de la mission "Torture", la vaste opération de sabotage envisagée de la base de Caen-Carpiquet n'aura pas lieu.
En août 1944, un couple de Français qui avaient dénoncé Jean-Louis Cartigny et Henri Labit pour de l'argent, seront arrêtés. Ils seront jugés et condamnés pour haute trahison en décembre de la même année.
Plan de la base aérienne de Carpiquet relevé par la résistance française.
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