vendredi 5 février 2010

Alexis Tendil le dernier poilu des transmissions

Alexis Tendil est né le 16 août 1896 au Teil (Ardèche). Un des derniers poilus, décédé le Mercredi 5 Octobre 2005 octobre à l'âge de 109 ans. Enfant brillant à l'école de la république à tel point qu'après son certificat d'étude l'instituteur insiste auprès de ses parents pour qu'il poursuive ses études. Ceux-çi préfèrent qu'il apprenne un métier, il deviendra alors électricien. A la déclaration de la guerre en 1914, il se présente pour partir à la guerre mais l'armée ne veut pas de lui le jugeant: "trop mince". En Janvier 1917, il est mobilisé au 7eme régiment du génie d'Avignon, il part alors pour Épinal, il se souvient : "Il passe un militaire qui dit: "il n'y a pas un électricien dans le coin ?", il répond : "Si, moi"." Il part alors pour Paris à l'école militaire : "Là, on m'a appris le morse et on faisait des cours d'électricité pour nous changer un peu. En électricité, j'étais pas le premier mais en morse, alors là... je l'étais toujours." affirmait-il.
 
Sa formation terminée, il est envoyé au front sur le chemin des Dames : "Notre rôle, c'était de capter les messages allemands pour savoir ce qu'il disait. Alors, on envoyait ça à l'état major et ils les classaient". Le 5 octobre 1918 il intercepte un message allemand d'une dizaine de lignes, qu'il ne comprend pas. Il l'envoie à l'état major français, qui, lorsque l'estafette revenu lui dit : "Je ne sais pas ce que tu as pris, mais quand les officiers ont découvert ton message, ils sont devenus comme fous". Son interception était en fait un message du Chancelier du Reich qui informait le pape (Benoît XV) de la capitulation imminente de l'Allemagne. Celui çi permit d'anticiper la fin de la guerre et de (comme il l'affirma) "sauver des milliers de vies" car l'armée française avait prévu une offensive massive, ce message annula tout.
 
Après l'armistice il poursuit sa profession d'électricien avant de postuler en 1945, aux houillères de Molières-sur-Cèze (Gard).
Il prend sa retraite en 1960. De retour en Ardèche, à Saint-Genest-de-Beauzon il coule des jours heureux auprès de sa famille. Il est contacté en 2000 par le général (2S) Jean-Pierre Faure, membre du conseil scientifique du Musée des Transmissions de Cesson-Sévigné. En 2001, il est reconnu “pionnier des opérations des écoutes de la guerre électronique” et reçoit du général Desvignes “l’insigne d’argent de la guerre électronique – numéro 2198 “ ainsi que la médaille d’argent de l’office national des anciens combattants remise par monsieur Masseret – secrétaire d’état à la Défense, chargé des anciens combattants.
Alexis Tendil, notre doyen dans l’arme des Transmissions et l’un des huit derniers poilus, nous a quitté à l’âge de 109 ans le 5 octobre 2005.
Il a été inhumé dans sa commune, en toute simplicité, mais en présence de nombreuses autorités civiles et militaires : monsieur Flory (député), monsieur Lherminier (conseiller général) et monsieur Ghebali (sous-préfet). Le chef de corps du 28ème RT, le colonel Pellistrandi et un piquet d’honneur ont rendu lesderniers honneurs à notre ancien.

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