vendredi 8 février 2008

Historique du quartier Koenig - 1973 à 1983 : l’Ecole Interarmée des Personnels Féminins

Crée le 1er avril 1973 à l’initiative de monsieur Michel Debré, ministre de la défense, dissoute en 1983, l’école se signala avant tout par deux caractéristiques essentielles :

  • Tout d’abord, elle était féminine, même si 30% de son encadrement était masculin,
  • Ensuite, elle était interarmées et cette caractéristique était nouvelle. La réunion dans un creuset commun d’élève des trois armées, Terre, Air et Mer auxquelles se joindra par la suite la Gendarmerie, constituait la plus grande originalité de l’école.

Par la D.M. 22170 DN/CMAT/I-O/DR du 20 février 1973, le ministre de la Défense porte création de l’Ecole Interarmées du Personnel Militaire Féminin à compter du 1er avril 1973. Sa mission est de donner une formation de base aux personnels militaire féminin des trois armées, officiers et sous-officiers ; elle assurera en outre un complément d’instruction à certains personnels féminins.

14 janvier 1973, cette ébauche d’école reçoit la visite de monsieur Michel Debré; ministre d’état chargé de la Défense Nationale.

14 juillet 1974, l’école défile à Paris avec 2 sections. Elle défilera désormais tous les ans jusqu'à sa dissolution.
14 juillet 1979, l'EIPMF défile à Paris sur la place de la Bastille.

Mardi 15 avril 1975, à 11 heures, c’est sous une pluie battante que le général d’armée Meunier, Chef d’état-major des Armées, remet au chef de corps de l’E.I.P.M.F. son drapeau dans les plies duquel sont inscrit les campagnes 39-45, l’Indochine et l’Algérie.
19 novembre 1975 : le secrétaire d’état à la Défense, le général Bigeard visite l’école :
"Votre école marche parfaitement…Vous optez pour la carrière militaire parce que vous êtes des filles de caractères ; que vous avez une certaine idée de la discipline. Je n’ignore pas que les quinze premiers jours sont durs. On n’abandonne pas à 17 ou 18 ans sa famille sans pincement au cœur. Mais on s’y fait vite. Vous savez que la France a besoin de vous".

Mardi 26 juillet 1983 : c’est sous le soleil que se déroule la cérémonie marquant la dissolution de l’E.I.P.M.F., héritière d’écoles de formation et de centre d’instruction des trois armées implantées à Londres, Cambridge, Margival, Versailles, Dieppe, Brest, Aix-en-provence, Chartres et Auxerre.

31 août 1983 : l'école ferme ses portes pour ne jamais les rouvrir.

Formation :

Dans la deuxième moitié de 1972, les stages de spécialisation « état-major » et « recrutement » sont transférés de Dieppe vers Caen et un noyau précurseur de la future école est crée. Ce centre de spécialisation doit cohabiter avec le 3ème RA jusqu’au 1re juin 1973 ; il dépend de l’E.P.F.A.T. de Dieppe.


1975 - Division de spécialisation

A partir de novembre 1974, les V.M.F., volontaire militaire féminin de l’Armée de Terre suivent une formation de 4 mois à l’école destinée à donner une formation militaire générale à celle qui ont choisi d’effectuer un service national d’un an au sein des armées.

9 au 11 octobre 1974
Elèves lors d'un cours d'armement sur pistolet mitrailleur MAT 49
9 au 11 octobre 1974
Elèves lors d'un cours de conduite automobile sur Citroën Méhari

Les élèves reçoivent une formation commune de base qui deviendra par la suite formation commune initiale, puis une formation spécifique à chaque armée afin de donner une connaissance du milieu dans lequel elles sont appelées à servir.

Exercice NBC en février 1980 à la Marguerite

Les élèves sous-officiers suivent une formation de 4 mois à l’E.I.P.M.F. puis partent en école de spécialisation (MONTARGIS pour les transmissions de l’armée de Terre) ou restent sur place pour la spécialisation Etat-major.

Les élèves officiers suivent une formation de un an, six mois à l’E.I.P.M.F. et six mois dans les armés respectives : à l’E.M.A.S. (école militaire des armes spéciales) de GRENOBLE pour l’armée de terre, à BREST pour la Marine et SALON de PROVENCE pour l’Armée de l’Air.

Bilan :

L’E.I.P.M.F. a été en Europe la seule école de formation réunissant des élèves des trois armées

De septembre 1973, arrivée de la première promotion à août 1983, départ de la 29ème promotion, l’E.I.P.M.F. aura formé :

- 45 élèves officiers en trois promotions, l’E.M.C.T.A. (école militaire du corps technique et administratif de Coëtquidan) ayant par la suite repris la mission;
- 7221 élèves sous-officier, en trois promotions par an, dont :
  • 4150 de l’Armée de Terre,
  • 666 de la Marine,

  • 2182 de l’Armée de l’Air,

  • 180 de la Gendarmerie,

  • 43 élèves étrangères,

- 1236 volontaires militaires féminines auront reçu une formation d’un mois avant de servir dans les états-majors de l’Armée de Terre.

Bâtiments :

En 1980 (oui je sais cela n'a pas beaucoup changé)

Sur le plateau de Carpiquet, l’ensemble de ces bâtiments forme une sorte de grand quadrilatère autour de la place d’armes. Couvert d’ardoise et de tuiles, ils ont un aspect sévère qu’adoucissent les pierres apparentes aux tons chauds de leurs façades, les allées bordées d’arbres, de rosiers et les espaces verts que coupent les routes à angles droit, la proximité immédiate des champs, l’absence de tout habitat à des kilomètres à la ronde font de Carpiquet un endroit à la fois très aéré et très clos.

Commencés en 1972, les travaux d’aménagement et de réfection continue :
4 bâtiments « élèves », les logements des cadres, le bâtiment des S.A., le P.C. et le poste de sécurité, les ateliers du maître tailleur et du maître bottier, le mess, le foyer des élèves et l’infirmerie sont livrés entre 1972 et 1976.

4 logements de fonction sont construits à l’entrée du quartier : 1 F3 entouré de 2 F2 prévus pour le chef de corps, le commandant en second et le chef de la participation Air; et 1 F5 pour le chef des S.A. et sa famille.

Le P.C. sort de Terre; il abritera le commandement au premier étage et la division instruction au rez de chaussée jusqu’a ce que le bâtiment instruction soit construit.

Le bâtiment logement des officiers et des élèves officiers féminins, le LC1 (devenu Adc LACOMBE après réfection en juin 2007), comprend 16 studios avec salle de douche et coin cuisine destinés aux cadres résidents et 53 chambres individuelles pour les élèves officiers ; 2 salles de réunion équipés de téléviseurs, 2 salles de repassage et 3 de lavage.

Le LC2 compte 82 chambres individuelles pour les sous-officiers féminins et masculins; 2 salles de réunion; 3 cuisines, salles de lavage et repassage.

3 bâtiments sont prévus pour recevoir chacun une compagnie d’élève. L’effectif est de 140 par bâtiment : 4 chambres de quatre, 18 chambres de six et 2 chambres de huit avec coin toilette ; 6 chambres individuelles avec douches pour les cadres, les bâtiments comptent 2 salles de réunion, salle de lavage et de repassage et au rez de chaussée, 7 bureaux de cadres, 1 bureau de permanence élève avec interphone et 1 magasin.
L’ameublement des chambres est adapté au personnel féminin : armoire, secrétaire et coin lit en stratifié blanc.
Le bâtiment des élèves de la spécialisation est prévu pour un effectif de 154 : 77 chambres de deux avec coins toilettes, 3 chambres individuelles pour les cadres, salles de réunion, de lavage et de repassage.

Un foyer qui sera, en 1974, équipé d’une grande salle de cinéma (actuellement salle Mathilde).

De 1973 à fin 1975, les cours théoriques se déroulent dans les baraques préfabriquées, alignés les uns derrière les autres. Certains y resteront d’ailleurs.

Salle de cours dans les préfabriqués

Le bâtiment instruction (actuel BOI-BML) est remis en décembre 1975 : 20 salles d’étude, 3 salles dactylo, un amphithéâtre de 156 places, un laboratoire de langues, un atelier d’impression, une bibliothèque, un atelier dessin et un laboratoire photo, plusieurs bureaux d’instructeur et 5 magasins.

L’infirmerie, inaugurée après travaux en 1976 est doté d’une salle de réunion, un cabinet dentaire, d’une cuisine et une salle de bains, de quatre chambres de 6 lits et 1 chambre d’isolement à deux lits.

Les hommes du rang (qui deviendront par la suite militaire du rang), tous de l’Armée de Terre, logent dans le bâtiment de la compagnie école (actuellement DRH et DAF); ils ont à leur disposition un foyer, une salle à manger avec office qui sera transformée en salle d’armes en septembre 1981 et une armurerie.
Pour mener à bien le programme de tir, l’E.I.P.M.F. dispose d’un stand de tir couvert (encore existant). Il comprend 8 postes de tir à 50 mètres et 6 postes de tir à 25 mètres debout.

Pour le sport, l’école est équipée du stade « Jean Hébert » (devenu Paparemborde en 2007) avec piste circulaire de 400 mètres, piste d’athlétisme, terrain de football, annexe pour le volley et le basket ; d’un gymnase permettant la pratique de la gymnastique, du volley, du handball et du tennis. Une salle de judo et une d’escrime complète l’équipement.

Le gymnase

A partir de 1976 une piscine couverte de 25 mètres est construite derrière le gymnase.

Un peu plus tard, 2 courts de tennis découverts et 2 plateaux omnisports seront aménagés.

Le nouveau chenil, pour un effectif de 12 chiens est un modèle du genre : niches avec courette et annexe avec cuisine, infirmerie, magasins à vivres et bureaux.

Enfin l’école possède sa chapelle. Une messe y sera célébrée chaque dimanche. A compter de septembre 1977, un aumônier, le père Foubert logea sur l’école même.

1979 - 1ère compagnie 3ème section
Evelyne BECKER (GOMPEL) (2e rang, 11e à partir de la gauche)
Betty ECK (QUILICHINI) (2e rang, 10e à partir de la gauche)
1982 - 3ème compagnie 3ème section
Nelly DECLERCQ

Octobre à décembre 1982

Les chefs de corps :

Lieutenant-colonel Jacqueline DELPECH : 1er avril 1973 - 25 août 1976
Lieutenant-colonel Jacqueline RABEYROLLES : 26 août 1976 - 1979
Lieutenant-colonel HOURNE : 22 avril 1979 - 30 juillet 1981 (DCD en 1983)
Lieutenant-colonel MEUNIER : 30 juillet 1981 au 31 août 1983 (surnommé la Panthère rose à cause de sa démarche).

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le LCL Josette Hourné est décédée le 27 janvier 1983. Elle fut chef de corps de 1979 à 1981. C'est son adjointe que les élèves avaient surnommée "la panthère rose". Le LCL Anne-Marie Meunier lui succéda de 1981 à 1983.

Joëlle BEAUGRAND ép PONT a dit…

Après un conversation sur l'EIPMF et une interrogation sur l'année de fermeture je me contecte sur internet.
Quel bonheur de revoir cette école, et quelle surprise de me voir en photo (3cie - 3section).
Combien sommes nous encore en activité?
Ma RDC est nov 2014.
A Besançon j'ai, à l'EMF1 1 fille de ma promo et 2 autres collègues au GSBDD.
ADC BEAUGRAND Joelle ép PONT
821 251 29 15

LE CORRE a dit…

La panthère rose n'était pas la LCL HOURNE mais son adjointe

Sylvie a dit…

Il me semble que le LCL HOURNE a quitté le commandement de l'EIPMF en juillet 1981. Le LCL MEUNIER lui a succédé.